Bookmark and Share

 

© Patrick Doutres - Tous droits réservés

Webmaster et designer : Gilles Perréal

dernière mise à jour : 09/04/2015 18:56:14
titre patrick doutres le sculpteur aux couverts d'argent

Hasard des rencontres

En quête d’une presse hydraulique, Doutres a sollicité la collaboration de Piero Pistis, le propriétaire du garage des écoles installé à deux pas de son atelier, au village. L’ami mécano l’a aidé à comprimer les matériaux à 50 tonnes et est devenu co-concepteur de la sculpture. Le montage s’avérait délicat et la réalisation du socle relevait du casse-tête. “C’est un travail de mécanique générale”, spécifie Doutres. Vu son poids, pour une question de sécurité, il fallait assurer la stabilité de la sculpture : “La pièce du haut est tenue par la pièce du bas. Le socle est fait de cinq parties enchevêtrées. Tout est emboîté mais on a l’impression que c’est posé”, précise-t-il.

L’aspect chaotique de la compression est contrebalancé par la netteté du socle en aluminium poli miroir. Et l’aspect figé, stratifié est contrarié par une petite pièce sphérique mobile, “que l’on peut tourner avec la main, comme pour dire : la vie continue”. Sur une face du socle, figurent les noms de ceux qui ont administré l’institut et l’ont fait exister. Sur le mur en arrière plan, s’inscriront les noms des majors de promotions.“Pour moi, à l’origine, le couvert c’était un gag, j’aurais pu utiliser un autre rebut. Je ne me suis jamais dit : Utilise des couverts, tu travailleras avec des restaurateurs”, commente Patrick Doutres. Mais sa rencontre avec Jean Paul Lacombe, au marché de la création au début des années 1990, a été décisive : “Il m’a demandé de réaliser un cuisinier avec son propre matériel, saucières, couverts...”.

Aujourd’hui, il ne travaille pratiquement qu’à la commande. il a aussi pour projets la réalisation d’une tour Eiffel à l’école d’application culinaire de Dijon, installée dans la maison de Gustave Eiffel. L’artisan-artiste a l’habitude d’entamer plusieurs travaux à la fois mais en allant toujours au bout de chaque chose. Il ne perd jamais de vue sa première idée, “souvent la bonne”.

Fabienne Machurat